Après un dernier concert en Février dernier, ce mercredi marquait le retour du groupe Cage The Elephant à Paris, avec un concert à l’Alhambra. Entre les concerts en tête d’affiche et les premières parties des mythiques Rolling Stones, cette semaine est bien chargée pour les américains qui s’emparent de la capitale.
Je ne vous présente plus Cage The Elephant, dont je parle depuis plusieurs années sur Dust of Music. Le groupe a été annoncé comme la première partie des concerts parisiens des Rolling Stones, il y a quelques semaines. Suite à cette annonce, ils n’ont pas décidé de s’arrêter là, et ont voulu de nouveau faire leurs propres concerts en tête d’affiche, la semaine de leur venue. C’est un concert électrique à l’Alhambra le 18 octobre et un autre show acoustique cette fois-ci au Trabendo le 24 octobre que nous propose le groupe. Une bien belle semaine pour le groupe, et ses fans !
L’attente se fait longue !
On commence avec le premier concert de Cage The Elephant, à Paris. Leur show électrique se tenait à l’Alhambra. Je me rends donc le 18 octobre à la salle, qui va accueillir le soir même le groupe de rock pour un concert qui s’annonce chaud. Les fans sont au rendez-vous, et l’ambiance globale est bonne. J’apprends qu’il n’y aura pas de première partie, et imagine que nous rentrerons plus tôt que d’habitude chez nous. Faux ! Les organisateurs de la salle ouvrent celle-ci à l’heure habituelle, 19h, pour nous faire patienter dans la chaleur et debout jusqu’à l’arrivée du groupe, à 21h. Autant vous dire que le temps fut long. Heureusement, c’est un plaisir de pouvoir échanger avec les personnes présentes autour de moi, mais aussi de revoir des copines qu’on croise à chaque concert, en attendant l’arrivée des garçons sur scène.
Une setlist trop habituelle
Les lumières s’éteignent à 21h pile. La joie du public, qui commençait à s’impatienter, explose. Pas de surprise, c’est avec leur titre Cry Baby que commence une nouvelle fois la setlist du soir. Matt Shultz a l’air en pleine forme, et ça, on adore ! Le groupe enchaîne avec les titres In One Ear, Spiderhead, Too Late to Say Goodbye et Punchin’ Bag. On sent chez eux de la folie, et le bonheur pour eux d’être de nouveau dans la capitale française, qu’ils aiment tant. Comme à leur habitude, Matt et Brad Shultz, les deux frères, s’amusent à se chercher sur scène. Ils se poussent gentiment, et rigolent ensemble, entre deux paroles prononcées par le leader. Malheureusement, on se rend compte que la setlist est toujours la même que les précédents concerts qu’ils ont pu jouer. Heureusement, Cage The Elephant sait mettre l’ambiance ! Ils nous font aimer à chaque fois un peu plus cette liste de chansons en y ajoutant des variations instrumentales. Comment se plaindre quand un groupe sait parfaitement ce qu’il fait sur scène et donne toute son énergie à ses fans ?
Une scénographie dramatiquement artistique
Au début du titre Trouble, Matt Shultz apparaît sur scène avec un miroir. Le connaissant un peu, nul doute qu’il va nous proposer une mise en scène digne des plus grands artistes, au-delà du simple leader d’un groupe de musique. Je n’avais pas tort. Sur une mélodie lente et mélancolique, le chanteur se déshabille sans quitter son regard dans le reflet du miroir. Il termine en collant de femme. Une métaphore qui fait penser qu’il se met à nu devant nous, pour montrer qu’il est un humain, vulnérable, avec ses faiblesses lui aussi. Commencent les premières notes de Trouble, un titre qu’il chantera face à lui-même, avant de continuer avec une seconde scène encore plus dramatique. Matt apporte un cœur humain, faux évidemment, avant de le presser, laissant échapper du sang et de s’en servir pour se badigeonner le corps avec. Une nouvelle métaphore qu’il est facile de comprendre, quand on sait qu’il a le cœur brisé depuis son divorce. Cette triste scène se conclut lorsque Matt brise de ses poings le miroir, pendant que sonnent les derniers riffs du titre. Il est rare de trouver des artistes proposant ce type de représentations lors de leurs concerts, surtout quand ils arrivent à nous transmettre autant d’émotions.
Une performance digne des plus grands
Dans une toute autre ambiance, Cage The Elephant enchaîne avec un de leurs morceaux les plus connus, Ain’t No Rest for the Wicked, suivi de Mess Around et Cold Cold Cold qui figurent sur leur album Tell Me I’m Pretty. Les premiers slams voient le jour, et parmi eux, un fan arrive à se faufiler sur la scène et partager un moment privilégié avec Matt Shultz, avant de se jeter de nouveau dans la foule excitée de l’Alhambra. C’est après Back Against the Wall que la setlist subit un petit changement, en laissant un nouveau morceau s’ajouter à la prestation du soir. Comme vous le savez déjà, Cage The Elephant a sorti un album acoustique proposant de nombreux morceaux de leurs quatre précédents albums, et trois reprises, dont Whole Wide World de Wreckless Eric. Un titre chanté de vive voix par le public avant que le chanteur n’ait pu commencé à le faire.
Talent et osmose font bon ménage
Pour la dernière partie de ce concert, propulsées par It’s Just Forever, les chansons les plus aimées par les fans du groupe résonnent dans l’Alhambra. Cigarette Daydeams, une jolie balade, laisse la place à Shake Me Down. Suit Come a Little Closer. Impossible de vous parler de ces morceaux sans évoquer les frissons qu’ils vous donnent. La voix de Matt Shultz, mêlée aux sonorités des musiciens, tous excellents, ne peut que vous provoquer des sensations musicales dignes des plus grands groupes de leur génération. Le show électrique se termine avec un rappel mettant en avant la chanson Teeth, qui comme à son habitude, arrive à rendre fous les musiciens et son interprète. Le public se déchaîne avec Brad Shultz, qui part comme une fusée au niveau des premiers rangs pour chanter avec eux. Pendant ce temps, son frère Matt danse, comme durant tous ses concerts. Enfin, il va se faire porter par la foule avant de s’y jeter, et de disparaître en coulisses sur les notes habituelles de La Vie en Rose d’Edith Piaf.
Ce concert à l’Alhambra prouve une nouvelle fois l’immense talent musical de Cage The Elephant. L’osmose entre ses membres se sent et se répercute sur leur musique. Un vrai plaisir de les voir à chaque nouvelle performance et de suivre leur évolution à travers les années. Quand je vous dis que ce groupe ira loin, je ne vous mens pas.
Setlist
Cry Baby
In One Ear
Spiderhead
Too Late to Say Goodbye
Punchin’ Bag
Trouble
Ain’t No Rest for the Wicked
Mess Around
Cold Cold Cold
Back Against the Wall
Whole Wide World
(Wreckless Eric cover)
It’s Just Forever
Cigarette Daydreams
Shake Me Down
Come a Little Closer
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Teeth