Un merveilleux Matt Maeson au POPUP!9 min de lecture

Un merveilleux Matt Maeson au POPUP!9 min de lecture

par Jennifer

Après des années d’attente, c’est le jour J ! Matt Maeson est en concert à Paris. C’est un rêve qui se réalise pour une grande fan de musique comme moi et particulièrement après avoir eu un coup de cœur pour l’artiste il y a quelques années. Il faut savoir qu’il devait passer pendant le premier confinement, en première partie d’un groupe. Spectacle annulé, je ne pensais pas avoir la chance de le voir parce qu’en France, il est très peu connu. Mais c’était sans compter sur AEG qui m’a fait ce beau cadeau.

Un concert riche en émotions

Le POPUP du Label accueille Matt Maeson le 16 février 2023, une jolie journée de grève en France. Non loin de la manifestation, je m’organise bien à l’avance pour être certaine de pouvoir me rendre à Paris ce jour-là. Impossible de le louper après des années.

Un premier rang assuré, car oui, le POPUP est une petite salle et si je veux bien voir l’artiste, je préfère venir un peu plus en avance et choisir ma place. J’ai presque réussi et ma vision était idéal. Lorsque les lumières s’éteignent, les premières ovations commencent et Matt passe devant moi pour monter sur la modeste scène. J’en profite pour lui lancer un « Enjoy, good luck » pour le réconforter avant sa prise de position scénique. Les premières notes de That’s My Cue résonnent, je ne la connais pas. La découverte de sa voix, face à moi, me bouleverse. Ce concert risque d’être riche en émotions.

Le second morceau n’a pas encore vraiment débuté, mais je l’ai reconnu dans la seconde. Mon préféré, Grave Digger. La puissance de ses envolées vocales me donne la chair de poule et je reste sidérée devant son talent et ce n’est que les premières minutes de ce show intimiste.

Ain’t no point in tryna picking me up when I’m downYeah, you can stick out your handAnd you can lean towards the groundI’ll be tryna suck all of the liquid out the dirtTryna catch a curve, digging my own graveOoh mama

Les confessions nocturnes de Matt Maeson

Matt va prendre le temps de nous relater les anecdotes liées à ses titres, ce que je trouve génial. N’ayant jamais éprouvé ça auparavant, je suis hypnotisée par ses paroles qui sont sincères, justes, mais aussi difficiles à entendre. C’est le cas pour Cliffy, il nous raconte qu’il est perdu dans sa jeunesse, sa vie et qu’il voyage à travers les États-Unis, travaillant dans le bâtiment. Il prend alors de la drogue et n’a pas d’endroits où dormir. Un de ses collègues lui propose de venir chez lui et de vivre dans une caravane pleine de trous. Ce gars devient son ami, mais est également dans le monde des stupéfiants, ainsi que ses parents qui eux sont des vendeurs d’héroïne. Puis un jour, le père sort de prison et a une très mauvaise influence sur son propre fils, le poussant à la consommation.

Un jour, Matt est seul et des policiers débarquent avec le propriétaire de la caravane, le vire de celle-ci, car son nom n’est pas sur le bail. Après cet évènement et avoir quitté l’endroit en prenant ses affaires, il n’a plus jamais entendu parler de son ami. C’est pour cette raison qu’il a écrit Cliffy.

Oh so just tell me, are you still hurting?And where did you come by all of those burdens?Oh so just tell me, are you still hurting?And where did you come by all of those burdens?

Une voix majestueuse

Après ces premières confidences et la performance acoustique, il enchaine avec Me and My Friend Are Lonely, précédée encore une fois d’une histoire. L’écriture de cette chanson a eu lieu alors de sa première tournée aux US. Il dormait dans sa voiture, sur un parking, le soir après ses dates de représentations. Un des soirs, il s’embêtait et il a découvert un fast-food désaffecté. Il est monté sur le toit pour y sommeiller et a sorti son stylo afin de donner vie à ce merveilleux morceau dont il maîtrise parfaitement la technique vocale. Cette version acoustique est sublimée par le timbre de voix de son artiste, c’est majestueux.

Selling baggies full of blessingIs it stressing all the things that you have morally acceptedIs it vexing wearing clothes that you have bled in?Picture perfect victim, overwhelmed and so sadisticI was looking for a purpose, what a chance you had some with you

Le concert passe bien trop vite à mon goût, c’est le sentiment que je ressens quand ceux-ci sont fantastiques. La guitare de Matt se fait rebelle, il nous demande à plusieurs reprises de nous taire pour l’accorder, sous la forme d’humour. Il est d’ailleurs étonné de voir à quel point il est possible pour les Parisiens de ne pas faire un seul bruit, et qu’on puisse entendre une mouche voler. Après les quelques soucis d’instruments réglés, c’est au tour de Cut Deep de nous faire l’honneur d’une version voix-guitare. Elle est ma favorite de son nouvel album, Never Had To Leave.

Don’t speak when I talk, man, uhGodspeed when I walk, man, mmI speak from my chest, fam, mmBounce back when I lost, scraped off all the rustI’m just really tryna rock nowWhatcha think, I don’t fall?Whatcha think, I’m not strong?We’re all just tryna move along

Il faut le dire, Matt Maeson aime le contact visuel, ce qui me met mal à l’aise entre les échanges de regards et mon anglais approximatif, dans une atmosphère calme, qui peut vite placer notre voix en valeur, ou non. Il le remarque et lance à plusieurs reprises de ne pas avoir honte de chanter et de nous amuser, qu’on est tous là pour ça. C’est à ce moment que les premiers riffs de Cringe se font entendre. Des frissons plein les bras et la nuque, je suis davantage admirative de son talent. Comment arrive-t-il à balancer toute cette puissance en plein visage en étant à la fois d’une douceur contradictoire ?

Lover come hold meHeads on the fritzGaudy intoxicated feelings comfortably mixedLover come hold me, could you forgetI’ve got a secret, digging a dent

Un vécu difficile

Puis Hallucinogenics a aussi le droit à son récit personnel. Matt est en tournée et va très mal psychologiquement. Il explique que sa carrière est au plus haut mais lui au plus bas. Il prend la décision de rester plusieurs jours à Seattle pour se changer les idées. Posé dans sa chambre d’hôtel, il prend un Xanax devant son film et s’apprête à dormir. Bien sûr, il change d’avis au dernier moment et choisit de sortir. Il va faire la rencontre de plusieurs personnes qui l’amène en soirée durant laquelle il va prendre de la meth. Comme il le dit si bien « 6 minutes d’euphorie pour une descente interminable et vertigineuse. Impossible de se souvenir de qui il est ni du sens de sa vie. Le lendemain matin, il rentre à pied à son logement et commence à écrire ce morceau.

Ce sont des histoires difficiles à entendre, surtout quand on admire la personne qui les raconte. Il arrive même à faire passer ses émotions à travers ses mots parlés, en plus de ceux chantés.

Drunken in SeattleTwo more Xans and without a paddleI don’t remember your face Or your hair, or your name, or your smile

Une soirée sous le signe de la sensibilité

Pour Matt Maeson, le morceau qui l’a guéri, c’est Beggar’s Song qu’il a aussi écrit dans son hôtel à Seattle. Il éprouve un grand réconfort, mais reste très émotif quand il la joue. Il souhaite que ce titre puisse apporter autant de consolation aux gens qui l’écoutent qu’à lui, car c’est le but de la musique à ses yeux.

Tant de sensibilités sont partagées avec lui lors de son concert intimiste. Une impression d’avoir un ami qui se confie à nous, sur son mal-être et propose des moments musicaux pour faire retomber la pression accumulée. Grâce à ces instants, je me rends compte que j’admire l’homme autant que l’artiste qu’il est. Il m’a touché en plein cœur, et ma passion pour son art est décuplée.

Ohh, but I’m a beat down, washed up, son of a bitchI got one more cigarette and all my money is spent, but I’maBe damned if I let it keep me down

Dernier titre, Legacy et son côté festif que j’aime beaucoup. Matt demande à l’ensemble du POPUP de chanter autant que possible, de se laisser aller et de profiter de l’instant. Il fait participer le public, mais lors de son mini cours de chant, se rend compte que ça va être plus compliqué que prévu. À plusieurs reprises, on se prend des “shitty” enrobés d’humour. Mais la persévérance donne un résultat plutôt bon et il est temps de s’amuser pour ses dernières minutes de partage.

So I said that I smokeAnd been known to drink my share« You’re young, and you’re drunk »He said with a stone-cold glareBut you don’t know me, I ain’t got no legacyAnd he said to me, « It’s not too late to pick up the pieces »

Matt Maeson est un artiste complet

Ce concert est certainement un de ceux qui m’a le plus ému. J’ai été traversé par de multiples sentiments. Ce concert talk a joué sur mes émois et m’a confirmé que Matt Maeson n’a rien à envier aux autres artistes tant son aptitude est immense. À ne pas oublier qu’il tient en alerte une salle complète avec l’aide de sa voix et une simple guitare. Sa setlist a su être retravaillée pour être transformée spécialement pour cette tournée acoustique et le pari est accompli ! Cet homme a réussi à apprivoiser ses démons et se donner le droit d’être heureux grâce à la musique et je lui souhaite une carrière aussi importante que son talent.

Si vous avez aimé ce live report, vous pouvez le découvrir, sous une autre forme via mon compte Dust of Mermaid sur Instagram. Je voulais tester de nouvelles choses et ce n’est pas parfait mais je teste et j’espère qu’avec le temps, je pourrais m’améliorer.

Liked it? Take a second to support Jennifer on Patreon!
Become a patron at Patreon!

Laisse un commentaire