Anna of the North Badaboum

Anna of the North au Badaboum : vent de fraîcheur sur la pop5 min de lecture

par Taha

Originaire de Norvège, Anna of the North n’en est pas à son premier concert dans la capitale, et revient promouvoir son nouvel opus, Dream Girl. Arrive-t-elle à nous vendre du rêve ?

Retour au Badaboum

La dernière fois qu’Anna of the North était à Paris, c’était en octobre 2017. C’est donc deux ans plus tard, un nouvel album en poche, qu’elle nous revient. La première partie est assurée par Fabiana Palladino, et le rendez-vous est pris au Badaboum, au cœur du 11ème arrondissement. C’est une salle que j’apprécie pour sa taille raisonnable, et la proximité qu’elle offre entre les artistes et leur public. La première fois que j’y étais allé, c’était pour y voir Tkay Maidza, et y découvrir Corine, qui n’était encore pas connue du grand public, alors qu’elle remplit aujourd’hui l’Olympia !

Alors que la file se formait déjà deux heures avant l’ouverture des portes, j’arrive à me faufiler jusqu’au premier rang, où la vue est imprenable. La salle se remplit, un brouhaha émerge de la fosse, et arrive sur scène Fabiana pour la première partie de cette soirée. Je ne vais pas passer par quatre chemins : je n’ai absolument pas été convaincu. La performance était honorable, mais le style ne me plaisait pas, et Fabiana et sa sœur, qui l’accompagnait pour les chœurs et aux percussions, ne semblaient pas être pleinement impliquées dans l’instant présent. Le trac probablement. Elles méritent toutefois des encouragements, Fabiana ayant mentionné qu’il s’agissait de leur premier concert hors de Londres.

De quoi satisfaire fans et curieux

Arrive sur scène Anna, accompagnée de ses deux musiciens. La scène est assez dépouillée. Au fond, est imprimée la couverture de son nouvel album, et posé sur la droite est installé un néon à son effigie, qui titre Dream Girl. Le ton est donné : Anna nous présente de manière très humoristique ses différents éléments décoratifs, pour mieux lancer les festivités. Les fans sont agglutinés au premier rang, et son prêts à hurler à plein poumons pendant plus d’une heure chacun de ses titres.

Anna of the North Badaboum

Elle commence alors à enchaîner les titres sans répit, tandis que sa setlist mélange habilement les titres tirés de Lover, son premier album, à des titres plus récents, issus de Dream Girl. Vient donc Lonely Life, issu de son nouvel opus, qui pose l’ambiance : les textes touchent des sujets personnels, profonds, et contrastent avec la musique rythmée et pop qui les soutient. Il s’agit de sa marque de fabrique, que l’on retrouve comme un fil conducteur au travers de sa discographie, bien représentée ici. À sa grande surprise, nous sommes nombreux à déjà connaître par cœur ses textes, alors qu’elle a publié son album une dizaine de jours auparavant seulement.

Une ambiance bon enfant et sans prise de tête

Anna semble extrêmement à l’aise, et interagit continuellement avec son public. Elle a gagné confiance en elle, et cela se ressent. Elle danse, profite, passe du bon temps, et dégage une énergie très positive. Le public, qui ne la connaît pas forcément, se prête au jeu et danse en rythme avec elle. Entre deux morceaux, elle s’essaie au français, qu’elle avouera elle-même quelque peu hésitant et poussiéreux. Mais on la pardonne. L’artiste, d’une simplicité surprenante, chante, tend le micro, tournoie et virevolte d’un côté à l’autre en se laissant porter par les caisses qui résonnent dans la salle à tue-tête.

Anna of the North Badaboum

Le rythme décroît lentement pour laisser place à une version acoustique de Baby. Une version qui met tout le monde d’accord. Mais pas question de s’endormir : après Sway, son premier titre connu du grand public, Anna introduit Leaning on Myself, qu’elle déclare être sa nouvelle chanson favorite, et à juste titre : les textes font écho au vécu de chacun, et sont pleinement empreints de cette patte personnelle qui mêle vécu à pop intense. Les refrains sont faciles à retenir, et le public joue au jeu : on ne voit plus le temps passer. Les chansons n’ont cesse de nous faire remuer, tandis qu’Anna s’amuse, et enchaîne les blagues. Thank Me Later, Playing Games et My Love se suivent, tandis que le public apprend à découvrir ainsi la discographie aussi riche que variée qu’Anna propose.

Rappel et contact chaleureux

Vient l’heure du rappel. Après nous avoir rapidement signalé qu’elle s’apprêtait à jouer son « dernier » titre, The Dreamer, qu’elle place elle-même entre des guillemets qu’elle mime, nous pensons qu’elle est en route pour un rafraîchissement dans les coulisses. Mais elle prend tout le monde de court en se décalant joyeusement derrière le rideau, telle une enfant dont les pieds dépassent, et nous explique qu’il est temps pour nous de prétendre la rappeler.

Anna of the North Badaboum

Elle revient sur scène, revigorée de cette énergie qui ne lui semble pas manquer, pour un rappel qui mettra définitivement l’ambiance dans la salle. Reasons, Lover et Fire retentissent de plus belle, alors que le public retrouve ici des titres qu’il connaît, et qui profitent à la jeune norvégienne. Elle finit sous les applaudissements, hurlements et larmes de joie (je n’exagère qu’un tout petit peu…), et nous promet de nous retrouver au merch. Anna prend le temps de poser avec chaque curieux ou fan qui souhaite lui parler, prendre une photo avec ou simplement faire connaissance. Un vent de fraîcheur qui s’est établi sur la pop, et que l’on apprécie, tant il va à contre-courant de l’image froide et insipide des chanteuses pop que l’on pourrait avoir. On en redemande. Aussi, je ne peux que vous inviter à écouter ses albums Lover et Dream Girl. Un dernier bain de foule, et on y va.

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